Page:Auvray - Le Banquet des Muses, 1865.djvu/81

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Quand ce grand foudre de guerre,
Fils du dieu lance-tonnerre
Se resveillant tout panthois
Donne à Silvain telle entorse,
Qu’à grand peine eust-il la force
De se trainer dans le bois.

Exemple aux charnelles ames
De ne s’adresser aux femmes
De ces guerriers indomptez,
Et belle leçon au sage
Que la honte est l’apennage
De lascives voluptez.

Cesse hymen ton odelette,
Ceste mignarde ondelette
M’entraine au fil de ses eaux,
Son doux murmure m’abuse
Et jà sommeilloit ma muse
Sur le bord de ces ruisseaux.

Sus ma Clio qu’on s’esveille,
Que prestes-tu tant l’oreille
À ces amoureux discours,
Voudrois-tu point dans mon ame
R’allumer encor la flame
De mes premieres amours !

Non, ne r’ouvre ceste playe
Que le temps guarir essaye
Par son baume precieux,
Et son mal est sans cure,
Oublions en la pointure
À la dance de ces dieux.