Page:Avenel - Chansons et chansonniers -1890.djvu/341

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Il laisse notre jeune ardeur
Plonger dans l’humaine fournaise ;
Il sait où conduit la grandeur,
Mon voisin le père Lachaise.
Beaucoup de doute, un peu de foi,
Voilà pour sa bibliothèque.
La Fontaine, Raspail et Foy
Valent bien Moïse et Sénèque.
En fin matois qui s’y connaît.
Cachant ses leçons sous le liewe,
Il rit des dieux avec Volney,
Il rit des sots avec Molière ;
Il expose à ses visiteurs.
Toute la pléiade française :
Il aime trop les bons auteurs,
Mon voisin le père Lachaise.
Gens de travail, gens de loisir.
Que la terre soit blanche ou verte,
II vous accueille avec plaisir,
Et, pour vous, sa porte est ouverte.
Il abrite, sous ses tilleuls,
L’enfance aux bonheurs éphémères.
Et les soupirs des grands aïeuls
Répondent aux soupirs des mères.
Mais, sitôt qu’un clair soleil luit,
Comme il berce, comme il apaise
Ceux qui viennent dormir chez lui.
Mon voisin le père Lachaise.
Il est bien seul, durant l’hiver.
Et semble gémir sous les branches ;
Mais, dès qu’Avril pousse un brin vert,
Que de visites, les dimanches !
En face, on voit des cabarets
Où de bons amis, en famille,