Page:Avenel - Chants et chansons politiques, 1872.djvu/56

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Nous n’avons plus l’honneur des sublimes batailles ;
Plus nous tomberons bas, plus nous monterons haut
Lorsque retentira le glas de représailles ;
La France sortira de sa honte, il le faut !
Nous, les braves vaincus, nous vivons d’espérance,
Nous faisant un devoir de notre probité.
L’homme-Décembre rit en prenant nos finances…
Et j’ose encore, moi, parler de liberté,
    D’égalité,
   Et de fraternité.

Ô France ! n’est-ce pas qu’il a raison cet homme
De te considérer comme une vache à lait ?
Il refait à Paris, ce que l’on fait à Rome.
Allons ! Tournons la meule et payons, c’est parfait.
À ses nobles valets payons les armoiries,
Payons toujours, payons pour tous, ô lâcheté !
L’homme-Décembre rit au fond des Tuileries…
Et j’ose encore, moi, parler de liberté,
    D’égalité,
   Et de fraternité.

Chacun subit gaîment les lois de l’arbitraire.
Le mari vend sa femme et le frère, sa sœur.
Le droit de l’empire est la force militaire.
On vit au jour le jour et l’on blague l’honneur !
Les mœurs ne craignent plus le bruit ou le scandale,
L’époque sans pudeur perd sa virginité.
L’homme-Décembre rit au nom de la morale…
Et j’ose encore, moi, parler de liberté,
    D’égalité,
   Et de fraternité.