Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/142

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Merci, cher hôte, dit Huon ; mais écoutez-moi et, au nom de Dieu, prenez pitié de moi ; car si vous ne m’aidez pas, je suis mort. Je vous avais confié mon cor d’ivoire : si je l’avais, j’aurais tout trouvé. Ah ! gentil hôte, allez me le chercher et apportez-le moi, ou je suis perdu.

— Le voici, dit le prévôt Hondré ; je l’avais apporté sous mon manteau.

Il le lui fait porter par son sergent. Huon saisit le cor d’ivoire, il le met aussitôt à sa bouche et il le sonne à longue haleine. Tous ceux qui assaillaient le palais commencent à chanter et à baller ; autant en font les chrétiens dans le palais. Huon corne toujours, il ne s’arrête pas.

Auberon, dans sa cité de Monmur, entend le son du cor.

— Dieu ! dit-il, j’entends l’appel de mon ami, l’homme le plus loyal qui soit né d’une femme. Il est en grand péril, et je l’aime tant à cause de sa grande loyauté que je ne l’y laisserais pour rien au