Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/145

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merveilleuses ; à l’entrée, devant le pont, se dressent deux hommes faits de bronze, chacun d’eux tient un fléau de fer : hiver comme été ils battent en alternant leurs coups, si fort et si dru qu’une hirondelle ne pourrait passer entre eux sans être tuée. Dans le château demeure un géant terrible qui s’appelle Orgueilleux ; il m’a ravi le château à la tour merveilleuse et en outre mon bon haubert, qui est plus blanc qu’une fleur de pré, qui ne peut être entamé par aucune arme, qui s’adapte à la taille de qui le possède, et qui ne pèse pas plus qu’une feuille de parchemin. Huon, je te défends de t’approcher de ce château, car si Orgueilleux te voyait, tu ne pourrais échapper à la mort.

— Sire, dit Huon, sauf votre grâce, je suis venu de France pour chercher les aventures : en voilà une que j’éprouverai certainement. Je voudrais vous rendre le château qu’on vous a ravi, et je serais fort