Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/150

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l’entamer. Quant à vous, restez dans ce pré et attendez mon retour.

— Hélas ! dit Géreaume, nous ne vous reverrons pas.

Le vaillant damoiseau prit ses armes, il vêtit le haubert, il laça le heaume étincelant, il ceignit l’épée à son flanc gauche, il pendit à son cou le cor d’ivoire ; mais il n’emporta pas le bon hanap. Quand il quitta ses hommes, tous l’embrassèrent en pleurant tendrement. Huon s’en alla droit vers Dunostre, à pied, par la verte prairie. Que Dieu le conduise ! car, sachez-le, il en aura grand besoin.


L’enfant Huon s’avança vers le château ; devant la porte, il trouva les deux hommes de bronze dont Auberon lui avait parlé : chacun tient dans sa main un fléau de fer ; l’hiver comme l’été, la nuit comme le jour, ils battent en alternant leurs coups. Une hirondelle ne pourrait passer entre eux sans être tuée. Huon les regarda étonné ; il les conjura au nom de Dieu de s’ar-