Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/151

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rêter ; mais ils battaient toujours également.

— Eh ! dit Huon, comment pourrai-je entrer dans ce palais ?

En avant des gardiens de bronze, il aperçut un bassin d’or pendu à un pilier ; il eut une idée : il prit son épée et frappa trois grands coups sur le bassin ; du son qu’ils donnèrent, tout le palais retentit. Aussitôt une fenêtre s’entr’ouvrit et la tête d’une jeune fille y apparut. En voyant Huon qui cherchait à entrer dans le palais, bien qu’elle ne le connût pas, elle se prit à pleurer ; elle se retira de la fenêtre, toute troublée.

— Hélas ! dit-elle, voilà encore un malheureux que ce géant va tuer. Quand ils seraient mille comme lui, il aurait vite fait d’en venir à bout. Ah ! Dieu ! je ne l’ai pas bien vu : c’est peut-être un chrétien, un Français ! Je vais le regarder encore.

Elle vint à une fenêtre plus proche, elle vit les armes qu’il portait, et trois croix d’or qui brillaient sur son écu.