Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/152

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— Hélas ! dit-elle, il est né de la douce terre que mon cœur aime ! Il faut que je le sauve.

Elle courut, pleine de crainte, à la chambre d’Orgueilleux et s’assura qu’il dormait profondément ; elle se sentit un peu rassurée, elle descendit et ouvrit un guichet dans la grande porte. Les batteurs de bronze étaient faits par un tel art que dès qu’on ouvrait le guichet, leurs bras s’arrêtaient et tombaient le long de leurs côtés.

Huon, l’épée à la main, se précipita par la porte ouverte, qui se referma aussitôt derrière lui. Mais la jeune fille en le voyant s’enfuit épouvantée.

Huon se mit à errer dans l’immense château, ne sachant où aller. Il y avait tant de salles et de chambres et d’escaliers qu’il ne retrouvait plus son chemin. Dans une chambre, il vit étendus quatorze hommes dont les têtes coupées gisaient à côté d’eux.

— Ma foi, dit Huon, si ce sont là tous