Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/183

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fut grand dommage, il n’assembla une armée comme celle qu’il réunira l’été prochain : il passera la mer et viendra vous attaquer ; il détruira votre empire et vous fera pendre. Si vous voulez échapper à ce destin, faites-vous baptiser et devenez son homme. Voilà ce qu’il m’a chargé de vous dire.

— Je n’en ferai rien, dit l’amiral ; je ne prise pas votre Dieu un denier.

— Attendez, sire amiral, reprend Huon. Charlemagne vous mande encore autre chose. Il vous demande mille éperviers qui aient passé la mue, mille autours, mille lévriers et mille ours enchaînés, mille beaux jeunes gens et mille jeunes filles. Et ce n’est pas tout ; il vous demande encore vos blanches moustaches et de votre bouche quatre dents mâchelières.

— Ton seigneur est fou, dit l’amiral. Quand il me donnerait tout son empire, je ne me séparerais pas de mes blanches moustaches et de quatre de mes dents