Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/187

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X. ESCLARMONDE




Cependant la fille de Gaudise, couchée dans son lit, ne pouvait dormir ; l’amour ne lui laissait pas de repos. Elle se leva, prit un des cierges allumés de sa chambre et descendit vers la prison. Le geôlier dormait ; elle lui déroba les clefs et ouvrit la porte.

— Dieu, dit Huon, qui vient me visiter ? Est-ce déjà le jour ?

— Ne craignez rien, dit la jeune fille. Huon, puisque tu te nommes ainsi, je suis la fille de l’amiral Gaudise, celle à qui, ce matin, tu as donné trois baisers. Ta douce haleine m’a pénétré le cœur ; je t’aime, et si tu veux m’aimer, je me charge de te tirer d’ici.