Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/204

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Et il le tira avec une telle force qu’il faillit le renverser.

— Coquin, dit-il, tu seras mon serf dorénavant comme tu étais celui de mon frère, dont je réclame l’héritage. Et pourtant, je veux être généreux : fais armer un de tes Turcs, ou deux si tu veux ; je les combattrai en champ clos ; s’ils peuvent me vaincre, je ne te demanderai rien, mais si je les déconfis, tu me serviras toute ta vie.

— Ah ! dit l’amiral, je le veux bien ; puissé-je m’en tirer ainsi ! Allons, mes hommes, lequel de vous se présente ? Celui qui pourrait vaincre ce géant, je lui donnerais Esclarmonde et la moitié de mon royaume.

Au diable celui qui répondit un mot ! Tous se turent et baissèrent les yeux. Gaudise se mit à pleurer.

— Hélas ! dit-il, je suis perdu !

Mais Esclarmonde s’approcha de son père et lui parla doucement.

— Sire, dit-elle, si vous vouliez me