Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/205

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promettre de ne pas m’en savoir mauvais gré, je vous dirais un secret.

— Parle, ma fille, dis ce que tu veux. Je jure par Mahomet ne t’en voudrai pas.

— Eh bien ! sire, ce Français qui a tué Orgueilleux et que vous avez mis en prison, il n’est pas mort ; je lui ai conservé la vie. Si cela vous plaisait, j’irais le chercher, et je suis sûre qu’il se chargerait de la bataille ; mais vous le laisseriez librement partir.

— Amène-le, ma fille, et s’il consent à me faire ce service, il pourra se louer de moi.

Esclarmonde et Géreaume coururent à la prison et en ramenèrent Huon. Quand l’amiral le vit, beau et fort et en point :

— Vassal, lui dit-il, tu as eu une bonne prison !

— Oui, sire, dit Huon ; grâce à votre fille, on ne vous a pas servi un mets dont