Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/206

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je n’aie eu à mon plaisir. Mais, dites-moi, pourquoi m’avez-vous mandé ?

— Vois-tu, dit l’amiral, ce géant armé ? C’est le frère d’Orgueilleux ; il me provoque à un combat, et je n’ai homme si hardi qui ose l’affronter. Veux-tu te mesurer avec lui ? Si tu peux m’en débarrasser, je te laisserai libre, je te ferai escorter jusqu’à Acre, je ferai délivrer tous les Français que je tiens en prison, je ferai charger d’or un bon sommier que tu présenteras de ma part au roi Charles, et tous les ans je lui enverrai un pareil tribut. S’il a une guerre, je le secourrai par terre et par mer avec cent mille hommes armés. J’aime mieux avoir un maître en France qu’être asservi dans mon pays. Et si tu voulais rester avec moi, je te donnerais ma fille et la moitié de mon royaume.

— C’est bien, dit Huon : je ferai le