Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/208

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derrière, laisse tomber celui de devant, il y passe la tête : le haubert se moule sur son corps.

— Dieu soit loué ! dit Huon ; je suis réconcilié avec le gentil roi de Féerie. Il est courtois de m’avoir pardonné, car j’ai menti et ensuite je l’ai maudit. Maintenant je ne crains plus rien.

Le Sarrasin qui avait enlevé l’épée de Huon vint à ce moment la lui rapporter. Huon le remercia et la ceignit à son côté.

L’amiral lui fit amener Baucent, son bon cheval noir tacheté de blanc ; il avait une selle enrichie de pierreries, le frein valait bien cent marcs d’or. Quand Huon le fit galoper, on entendit tinter les trente sonnettes qu’il portait : il n’est harpe ni gigue dont la musique soit si douce.

Huon s’élança dans le pré, fit tourner et retourner le cheval sous les yeux de l’amiral, qui le regardait du haut des créneaux.

— Voyez, dit Gaudise, quel beau bachelier, comme il porte bien ses armes !