Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/216

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miral, avez-vous réfléchi ? Croyez en Dieu, ou sinon vous allez mourir.

— J’aime mieux mourir, dit l’amiral, que d’abandonner Mahomet, mon dieu.

Huon détournait les yeux, car il pensait à Esclarmonde ; mais sur un signe d’Auberon le vieux Géreaume tira son épée, s’approcha de Gaudise et lui coupa la tête. Puis il détacha ses blanches moustaches et ôta de sa bouche quatre dents mâchelières.

— Tiens, Huon, dit Auberon, voilà les moustaches et les dents ; garde-les bien : en elles est ton salut ou ta perte.

— Sire, dit Huon, vous savez que j’ai toujours eu le cœur léger et étourdi : mettez-les en un endroit où je ne les puisse perdre.

— Tu parles bien. Je les souhaite dans le côté de Géreaume ; qu’elles y pénètrent sans lui faire mal et qu’elles y restent scellées.

Aussitôt, par la puissance de Dieu