Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/236

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Huon l’entend et baisse la tête :

— Comment t’appelles-tu ? lui dit le ménestrel.

— On m’appelle Garinet, dit Huon.

— Eh bien ! Garinet, ne te décourage pas. Tu étais pauvre tout à l’heure, mais maintenant te voilà déjà en meilleur point. Tu as une chemise et des braies, un bon pelisson d’hermine et un manteau d’écarlate. Tu es jeune, tu es beau, tu auras encore de bonnes chances dans la vie. Mais moi je suis vieux, j’ai perdu le maître qui me faisait vivre et que j’aimais. Ah ! Mahomet, venge-le sur celui qui l’a tué !

Huon ne répond rien, il baisse la tête.

— Garinet, frère, dit le ménestrel, puisque j’ai perdu mon bon maître, il me faut en chercher un autre. Je vais aller à la ville de Monbranc trouver le frère de Gaudise, Ivorin ; peut-être ne sait-il pas