Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/239

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des : la grande salle retentit ; tous les assistants sont remplis de joie. Huon lui-même sent son cœur allégé.

— Voilà un bon harpeur, disent les païens. Il faut le récompenser richement.

Tous aussitôt détachent leurs manteaux et les jettent par la salle. Huon court et s’empresse à les ramasser.

— Voilà un beau bachelier, dit l’amiral. C’est grand dommage qu’il serve un ménestrel. Comment l’as-tu ? dit-il à Estrument.

— Sire amiral, je l’ai rencontré non oin d’ici, comme je venais de Babylone. Il était nu comme au jour de sa naissance ; il me demanda du pain. Je lui en donnai et avec cela une chemise, des braies, ce pelissonet ce manteau. Je lui ai offert de me servir : il porte ma valise et mes instruments, et s’il y a un mauvais pas à franchir, il est robuste et il me prend sur son dos.