Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/238

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dîner ; ils montèrent dans la grande salle et trouvèrent Ivorin à table.

— Sire, dit Estrument, que Mahomet vous protège ! J’ai de dures nouvelles à vous conter, si vous ne les connaissez pas. Votre frère est mort.

— Je le sais, dit Ivorin, et j’en ai grand deuil ; mais ce qui me peine encore plus, c’est ma nièce Esclarmonde. Galafre s’est emparé d’elle, et il ne veut pas me la rendre, bien qu’il me doive hommage. Mais, par Mahomet ! je le ferai pendre, et je ferai brûler Esclarmonde.

Dieu ! comme Huon sentait son cœur bondir en entendant parler de son amie ! Il jure tout bas que, quand il devrait périr, il ira la retrouver.

Quand le repas fut fini, Ivorin appela le ménestrel :

— Ami, dit-il, prends tes instruments et fais-les-nous entendre. Après le deuil doit venir la joie.

Le ménestrel accorde sa harpe, puis il en fait sonner doucement les trente cor-