dit le vieillard ; je vous jure que je ne savais pas même de quel pays il était.
— Tu mens ; tu vas être pendu.
Il fait prendre le pauvre ménestrel, lui fait attacher sa harpe au cou et le fait mener au pied du gibet.
Le vieillard monte l’échelle ; il regarde vers la ville et voit Huon et les Français qui, leur dîner fini, étaient venus s’appuyer aux créneaux.
— Ah ! sire, s’écrie-t-il, me laisserez-vous tuer ? Souvenez-vous de ce que j’ai fait pour vous, quand vous êtes venu à moi. Vous étiez nu, je vous ai revêtu ; vous aviez faim, je vous ai nourri ; c’est pour votre amour que je vais être pendu.
Huon l’entend ; il dit à ses hommes :
— Allez vous armer. C’est mon maître qui crie ainsi ; il m’a rendu grand service ; j’aimerais mieux mourir que l’abandonner.
Aussitôt les quatorze Français s’arment et montent à cheval. Esclarmonde ferme la porte derrière eux. Huon s’élance le premier sur Blanchard, arrive au pied du