Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/285

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venu ! Mais tu amènes bien peu de gens avec toi ?

— Je l’ai fait exprès, dit Gérard ; il faut être prudent. Tu ne sais pas encore comment tu rentreras en possession de ta terre ; il te faut d’abord aller à Paris. Si Dieu veut que tu fasses ta paix avec Charlemagne, alors nous convoquerons tous nos barons et nous ferons grande fête.

— À la bonne heure, dit Huon.

— Frère, reprit Gérard, quelle joie pour moi de te voir de retour sain et sauf ! Comment as-tu réussi dans ton message ? As-tu fait ce qu’on t’avait ordonné ?

— Frère, dit Huon, j’ai les moustaches de l’amiral Gaudise et les quatre dents mâchelières de sa bouche, et je ramène sa fille, la belle Esclarmonde, que j’ai épousée à Rome, et trente sommiers chargés de richesses. Par ma foi, si je voulais te dire mes aventures, j’en aurais long à raconter.

— Je le crois bien, dit Gérard.