Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/286

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Mais dis-moi, quelqu’un t’a-t-il aidé dans cette terrible aventure ?

— Oui, dit Huon, un homme extraordinaire qui s’appelle Auberon. Il est roi de Féerie, frère, beau comme le soleil en été et aussi bon. C’est lui qui m’a aidé à tuer l’amiral. Je lui ai coupé la tête, et je lui ai moi-même enlevé ses quatre dents et ses blanches moustaches.

— Et comment les gardes-tu ? dit Gérard.

— Ah ! dit Huon, je vais te le dire : c’est Géreaume qui les a dans son côté ; Auberon, par féerie, les lui a scellées au-dessus de la hanche.

— Lequel est-ce ? dit Gérard.

— C’est ce vieux que tu vois là, qui a la barbe plus blanche que la fleur des prés.

— Dieu ! dit Gérard, quelle merveille tu me racontes ! Et de quel pays est-il ?

— Par Dieu ! du nôtre. C’est le frère du bon prévôt Guirré. Je l’ai rencontré dans une forêt où il avait bien séjourné