Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/322

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Gérard n’osa pas désobéir ; il s’approcha, tremblant comme la feuille quand il vente.

— Écoute, Gérard, dit Auberon, je t’adjure de par Dieu de dire la vérité, et je ne crains pas que tu mentes.

Gérard vit qu’il ne pouvait plus ni reculer ni mentir.

— Sire, dit-il, c’est vrai : je suis allé à l’abbaye de Saint-Maurice voir mon frère ; mon beau-père Gibouard de Viésmés s’était caché dans un bois pour le guetter avec soixante chevaliers.

— On ne vous entend pas, dit Auberon ; parlez plus haut.

— Vraiment, dit Gérard, que vous dirai-je ? J’ai mal agi. Je fis sortir mon frère de l’abbaye avant le jour ; quand nous fûmes arrivés près du bois, je cherchai querelle à Huon ; alors mon beau-père sortit du bois avec ses gens, nous tuâmes les compagnons de Huon ; lui, sa femme et le vieux Géreaume, nous les amenâ-