Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/74

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part de paradis. Il est écrit dans l’ancienne loi comme dans la nouvelle que Dieu punit celui qui dépouille injustement un homme de son héritage.

— Naimes, dit Charles, veuillez m’écouter. Quand ils allèrent ensemble au champ, je leur dis, et vous l’avez tous entendu, que si celui qui serait vaincu n’avouait pas son parjure, le vainqueur perdrait sa terre. Si Amauri avait fait cette trahison, il l’aurait avoué avant sa mort. Tous les barons de France auraient beau me prier, je ne laisserai pas à Huon un pied de sa terre.

— Ah ! sire, dit Huon, je vous en supplie encore, ayez pitié de moi !

— Tais-toi, fou, dit l’empereur. Vide ma cour, fuis : je te hais tant que je ne puis te voir.

— Empereur, dit Naimes, écoutez encore une parole. Réfléchissez à ce que vous faites. Quand les nouvelles iront par le pays que vous dépouillez ainsi ce damoiseau, que diront tous vos barons ? Tous