Page:Aventures merveilleuses de Huon de Bordeaux.djvu/94

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— Oui, certes, et beaucoup.

— De quelle terre êtes-vous donc, et de quelle parenté ?

— Dites-moi d’abord à qui je parle, répondit le vieillard.

— Vous avez raison, dit Huon : je vous dirai tout, mais reposons-nous un peu.

Ils descendirent de leurs chevaux, les attachèrent aux arbres et s’assirent sur l’herbe.

— Prud’homme, dit Huon, sachez que je suis né à Bordeaux et que je suis le fils du duc Seguin dont vous avez parlé. Mon père est mort, hélas ! S’il était en vie, je ne souffrirais pas tout ce qui m’arrive.

Le vieillard soupira et le regarda avec grande douleur.

— Oui, dit Huon, j’ai fort à faire, et j’ai grand besoin de l’aide de Dieu. Quand mon père mourut, nous restâmes, mon frère Gérard et moi, auprès de ma mère ; nous oubliâmes d’aller à la cour pour relever notre fief ; nous fûmes accusés auprès de l’empereur, et nous étions perdus, si