Page:Avezac-Lavigne - Diderot et la Société du baron d’Holbach, 1875.djvu/113

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ment plus franc et plus conséquent, et quelquefois profond dans la dépravation[1]. »

Un événement tout à fait inattendu et dont nous allons faire succinctement l’historique, venait de débarrasser l’école encyclopédique de ses ennemis les plus puissants et les plus dangereux. L’ordre d’expulsion des Jésuites était signé. Le promoteur le plus persévérant et le plus énergique de cette mesure, avait été M. de la Chalotais, procureur général au Parlement de Bretagne. Par ses deux comptes-rendus des constitutions des Jésuites, qu’il avait lus devant les Chambres assemblées, le premier au commencement de décembre 1761, le second au mois de mars 1762, il avait donné l’impulsion aux procureurs généraux des autres cours souveraines ; et la suppression de l’ordre le mieux organisé qui ait jamais existé, fut décidée d’un commun accord[2]. La France n’avait pas eu, d’ailleurs, l’initiative de cette mesure : déjà, en Portugal, le pays le plus livré aux prêtres et aux moines, comme le remarque d’Alembert[3], le premier ministre Carvalho avait ordonné leur expulsion, à la suite de l’attentat commis contre le roi, à l’instigation du père Malagrida.

  1. Gœthe a fait une traduction allemande du Neveu de Rameau et la version française, qu’on en fit plus tard, a longtemps passé pour l’original.
  2. La société de Jésus, — disait l’abbé Raynal qui avait été jésuite, — est une épée dont la poignée est à Rome et la pointe est partout.
  3. Voy. l’ouvrage de d’Alembert : Sur la destruction des Jésuites.