Page:Avezac-Lavigne - Diderot et la Société du baron d’Holbach, 1875.djvu/146

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

fait du caractère d’un ancien orateur, une bonhomie qui touchait à la bêtise, à la rusticité des anciens temps. »

Dans les premiers jours de décembre 1765, une nouvelle bien imprévue vint tout à coup agiter la société des philosophes. On annonçait que Jean-Jacques Rousseau avait quitté la Suisse et qu’il venait rejoindre Hume, avec qui il devait partir pour l’Angleterre.

Avant de raconter les événements qui décidèrent le citoyen de Genève à laisser son pays pour aller habiter l’Angleterre, nous allons donner un résumé de la vie et des travaux de l’illustre penseur qui devait l’accompagner.

David Hume naquit à Édimbourg, le 2 avril 1711. Sa famille était une branche de celle des comtes de Home ou Hume. Il était encore enfant quand son père mourut, et il resta livré, avec un frère aîné et une sœur, aux soins de sa mère, femme d’un mérite exceptionnel qui, quoique jeune et belle, se voua entièrement à l’éducation de ses enfants. Il fit ses études avec succès, et fut pris, dès sa jeunesse, d’une passion pour la littérature qui a été, dit-il[1], la passion dominante de sa vie et la principale source de ses plaisirs. Comme sa mère n’avait pas de fortune, et qu’il était le cadet de la famille, son patrimoine, selon la coutume du pays, devait être naturellement très-léger. On

  1. Voy. The life of David Hume written by himself. Le morceau que nous donnons ici est traduit de cette autobiographie.