Page:Avezac-Lavigne - Diderot et la Société du baron d’Holbach, 1875.djvu/180

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nature des choses, les principes de l’économie politique, et de les lier de manière à en faire une science. Ils arrivèrent, par deux routes différentes, aux mêmes résultats qui leur parurent positifs ; et, quoique chacun regardât la méthode de l’autre comme la démonstration de la même vérité, ils formèrent deux écoles. M. de Gournay, négociant, s’attacha au principe de la liberté et de la concurrence du commerce. M. Quesnay, cultivateur instruit, s’occupa plus particulièrement de l’agriculture et de ses produits, qu’il considérait comme les véritables sources de la richesse et de la prospérité des nations. Il fit cet adage : Pauvres paysans, pauvre royaume ; pauvre royaume, pauvre paysans, et parvint à le faire imprimer à Versailles de la main de Louis XV[1]. »

Dans l’énumération que nous avons faite des plus célèbres économistes, nous avons omis de mentionner Turgot. C’est que celui-ci était un homme de génie, incomparablement supérieur aux plus éminents d’entre eux, même à Quesnay, et que nous aurons à nous en occuper plus tard comme homme d’État, quand il sera devenu, en 1774, contrôleur-général des finances.

Nous allons maintenant donner une idée des Dialogues de Galiani, lesquels sont, au dire d’un homme des plus compétents[2] : « des chefs-d’œuvre d’esprit, d’art et souvent d’une admirable sagacité. »

  1. Voy. Œuvres de Turgot.
  2. M. Pierre Laffitte : voy. dans la Politique positive, le chapitre intitulé : De la stabilité de l’équilibre économique.