Page:Avezac-Lavigne - Diderot et la Société du baron d’Holbach, 1875.djvu/198

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Necker, après une conférence dont Grimm a retracé la physionomie d’une façon très-plaisante dans sa Correspondance :

« Le dix-sept du mois d’avril, il s’est tenu chez madame Necker une assemblée de dix-sept vénérables philosophes, dans laquelle, après avoir dûment invoqué le saint Esprit, copieusement dîné, et parlé à tort et à travers sur bien des choses, il a été unanimement résolu d’ériger une statue à l’honneur de M. de Voltaire. Cette chambre des pairs de la littérature était composée des membres suivants : Je vais les nommer comme le hasard les avait placés au moment de la fonction la plus importante, c’est-à-dire à table, attendu que l’inégalité des forces étant compensée par l’égalité des prétentions, il n’a jamais été question dans cette chambre de fixer le rang ou la prérogative de qui que ce soit. À la dextre de madame Necker se trouva placé M. Diderot, ensuite M. Suard, M. le chevalier de Chastellux, M. Grimm, M. le comte de Schomberg, M. Marmontel, M. d’Alembert, M. Thomas, M. Necker, M. de Saint-Lambert, M. Saurin, M. l’abbé Raynal, M. Helvétius, M. Bernard, M. l’abbé Arnaud et M. l’abbé Morellet.

» Après le repas, il fut proposé d’ériger une statue à M. de Voltaire, et cette résolution passa unanimement à l’affirmative. M. Pigale, vers lequel M. l’abbé Raynal avait été député plusieurs jours auparavant pour le prier de se charger de l’exécution, et qui avait accepté cette proposition avec la plus grande joie, produisit l’ébauche d’une première