Page:Avril de Sainte-Croix - Le Feminisme.djvu/13

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mes qui cousaient, comme chez elles, à leur gré… Un chat ronronnait sur une chaise. Elles avaient l’air grave, des yeux confiants et paisibles. Parfois, gaiement, elles lançaient une réflexion, un mot. Elles respiraient…

Rien de plus émouvant que ce refuge au-dessus de l’abîme, cette halte d’où la plupart repartent, casées, sauvées… Petite maison modèle comme il en faudrait cent, mille, dans ces gouffres que sont les capitales ! Timide, bien timide essai de la solidarité moderne — de la religion de demain — contre la dureté de nos mœurs et de nos lois ! Et encore n’avait-il fallu rien moins que cent ans de féminisme, pour réaliser cela.


Aussi ai-je senti très vivement l’honneur que m’a fait Mme Avril de Sainte-Croix, en remettant à l’un des auteurs de Femmes Nouvelles le soin, bien superflu, de présenter au public l’excellent, le nécessaire livre que voici :

Le féminisme !

Quiconque pense loyalement ne peut manquer d’être frappé de la progression lente, de l’irrésistible force d’expansion avec laquelle ce profond courant s’est enflé, roule, depuis cent ans, à travers les barrages du passé, entraînant le présent vers l’avenir meilleur.

Quantité d’esprits, sans doute, en sont à méconnaître encore ce mouvement. Ce sont ceux-là mêmes qui ne croient pas à la perfectibilité humaine. Le progrès, à leurs yeux, n’existe pas : « Il n’y a que flux et reflux, recommencements de l’Histoire ; l’espèce stagne, sous l’apparente évolution des races ;