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ARMORIAL DES PRÉLATS

archevêque. Un archevêque qui passe à un siège d’évêque, garde son titre d’archevêque, mais à titre personnel ; il n’a plus droit au pallium, comme nous l’avons dit.

Un archevêque est métropolitain quand dépendent de lui des évêques suffragants. Son archevêché est métropole, et le titre réel d'archevêché ne convient qu’aux sièges sans suffragants, comme il en est de Pérouse depuis Léon XIII. Le titre de primat n’est plus qu’un souvenir historique. En France l’archevêque de Lyon porte le titre de : Primat des Gaules ; celui de Toulouse : Primat des Gaules (tout court), ou de la Gaule narbonnaise celui de Bordeaux : Primat d’Aquitaine ; celui de Sens : Primat des Gaules et de Germanie ; celui de Rouen (parfois) : Primat de Normandie.

Si les archevêques portent dans leur blason la croix à doubles croisillons, leur croix pectorale est semblable à celle des évêques. Ce qui les distingue de ces derniers, c’est qu’en cérémonie on porte devant eux une croix particulière, qui est leur insigne distinctif et fait partie de ce qu’on appelle leur chapelle. Cette croix, signe de leur juridiction (l’évêque de Basse-Terre y a exceptionnellement droit), distincte de la croix processionnelle ordinaire, quoique de même forme, a l’effigie du Christ tournée du côté du prélat. Mais ce prélat doit avoir la juridiction métropolitaine. « Les nonces, qui sont archevêques titulaires, ne peuvent jouir de ce privilège, à moins qu’il ne leur soit explicitement concédé, ce qui existe pour les nonces de France, qui jouissent des privilèges de légat à latere »[1].

La croix pectorale des archevêques et des évêques, qui est un signe d’ordre et non de juridiction, est retenue par une chaîne d’or ou par un galon vert et or. Elle ne doit pas être appendue en bas de l’écusson prélatice.

§ 1. Résidentiels

Nous ne parlerons que des évêques de France. Un archevêque et un évêque résidentiels sont ceux qui ont une juridiction réelle et effective sur un territoire déterminé ; ils sont tenus à la résidence. Il peut y avoir ce qu’on nomme : des unions de sièges. En France, nous n’avons que celle qui consiste pour un évêque à obtenir du Saint-Siège de relever les titres d’anciens évêchés actuellement compris, sinon en totalité du moins en majeure partie, dans leur diocèse concordataire (v. g. évêque de Périgueux et de Sarlat ; évêque de Beauvais, de Senlis et de Noyon).

Les évêques nommés (élus) lors du Concordat le furent par le cardinal Caprara, à qui Pie VII avait confié ses droits et des pouvoirs exceptionnels, et qui se laissa suffisamment rouler (qu’on nous pardonne cette expression) par Bonaparte. La France fut divisée à ce moment-là en neuf archevêchés (Malines en sus) et en cinquante et un évêchés ; le nombre s’en est accru peu à peu. Plusieurs de ces nouveaux évêques furent pris soit parmi ceux sacrés

  1. Communication de Mgr Battandier.