Page:Azaïs - Seconde Lettre à M. le Vte de Châteaubriand, pair de France, sur ses projets politiques, et sur la situation actuelle des choses et des esprits.djvu/22

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elles étaient nécessaires. La Violence, la cruauté des derniers événemens, la force que l’Ordre ancien en avait tirée, le ton insultant, menaçant, que prenaient de nouveau ses écrivains, avaient jeté presque tous les partisans de l’Ordre nouveau dans cette stupeur sinistre qui présage des tempêtes. Il fallait, sous peine de voir ces tempêtes bouleverser, pour la dernière fois, le sol de la patrie, il fallait que l’Ordre nouveau restât quelque temps courbé sous le joug de l’humiliation et de l’infortune ; et comme le Gouvernement ne pouvait espérer qu’il prendrait de plein gré une attitude si cruelle, Il fallait bien l’y forcer.

La loi sur les cris séditieux, que le Ministre de la justice avait présentée, fut discutée par la Chambre, qui ne la trouva point assez sévère : avant de la porter à la Chambre des Pairs, il fallut en augmenter la dureté. Ce genre de modification, qui, par lui-même, pouvait en ce moment être nécessaire, n’en produisit pas moins, sur