Page:Azaïs - Seconde Lettre à M. le Vte de Châteaubriand, pair de France, sur ses projets politiques, et sur la situation actuelle des choses et des esprits.djvu/29

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madversion publique, n’ont cependant agi que dans une situation secondaire, dans une situation amenée, et, par conséquent ne sont pas les plus coupables !

Parmi les hommes que la Révolutjon a rendus criminels, il en est un grand nombre que la terreur a emportés, d’autres qui ont cédé à la crainte, d’autres encore qui, de bonne foi, n’ont prétendu, en se livrant aux plus grands excès, que faire eux-mêmes des actes de justice.

Dans les temps ordinaires, un malfaiteur d’habitude, un brigand, est un être en présence duquel l’honneur, la vie, la fortune, tous les biens de l’honnête homme se trouvent compromis. Il n’en est pas ainsi, a beaucoup près, de tous les hommes qui, pendant les révolutions deviennent plus ou moins coupables. Il en est un grand nombre qui se sont montrés constamment estimables dans leurs relations civiles et domestiques ; ils ont ressemblé à tant de guerriers, pleins de loyauté, de probité envers leurs compatriotes, mais