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Maintenant, Monsieur, a tout ce que j’ai dit sur la loi des élections, je n’ajouterai qu’un mot fourni par votre définition nouvelle.

» Ce n’est point, dites-vous, une loi populaire ; c’est au contraire une loi qui exclut le peuple des élections, et qui crée une classe de privilégiés à cent écus ; et, dans cette classe de privilégiés réside essentiellement l’opinion démocratique. Pour que la loi fut populaire, il faudrait qu’elle descendît plus bas. Loin d’avoir donné des droits au peuple, vous lui en avez ôté. Corriger la loi, c’est vous replacer dans la monarchie dont vous êtes sorti. »

Ainsi, Monsieur, telle est aujourd’hui votre manière de considérer le Peuple Français ; c’est dans la classe des prolétaires que vous le placez. Oubliant que, dans toutes les Monarchies et les Républiques anciennes, cette classe était esclave, vous voulez, comme Spartacus, en faire la Nation ; c’est-à-dire que vous