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Page:Bégule - L’Abbaye de Fontenay et l’architecture cistercienne.pdf/60

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Ph. L. B.
27. Pilier de la galerie méridionale à l’entrée du lavabo.

des enlacements de rubans en demi-cercle, conformément à ceux que nous avons rencontrés dans l’église. Les bases, de forme classique, composées de la scotie entre deux tores accompagnés de listels, mais sans griffes, reposent sur le bahut par l’intermédiaire d’un socle rectangulaire.

Quelques traces de peintures encore visibles, notamment dans la galerie ouest, paraissent remonter au milieu du xvie siècle.

Le cloître de Fontenay, qui est l’une des parties les plus impressionnantes de l’abbaye, n’a subi aucune mutilation.

C’est un type accompli de cette architecture d’aspect sévère et solennel, d’une simplicité toute monacale, dépourvue d’ornementation superflue, et rigoureusement conforme à la règle de Cîteaux, particulièrement observée en Bourgogne. Il contraste avec l’extrême richesse de sculpture de tant de cloîtres du xiie siècle, de l’ordre de Cluny, en particulier, répandus dans toute la France. Mais, dès le xiiie siècle, lorsque la règle de Cîteaux se relâchera, nous verrons bientôt, comme à Sénanque, à Fontfroide, à Noirlac, le décor sculpté prendre plus d’importance et s’étaler avec une certaine richesse.


Le cloître était le centre de la vie du monastère et offrait toujours une certaine animation, principalement dans les jours où le mauvais temps empêchait les religieux de se rendre au travail des champs. Pendant les heures consacrées au repos et surtout après le repas du milieu du jour, les moines s’y promenaient gravement en silence ou restaient assis immobiles sur les bahuts, plongés en de profondes méditations. Dans le cloître, se déroulaient les processions, précédées de la croix ; les religieux s’avançaient sur deux rangs, enveloppés dans l’ample