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histoire de la construction

xvie siècle, la cathédrale de Lyon était complètement achevée, mais elle ne devait pas tarder à subir, à deux reprises, de terribles mutilations : en 1562, lors du passage des hordes du baron des Adrets et en 1793 pendant la Terreur. Il faut y ajouter les prétendues restaurations faites par les chanoines du xviiie siècle et d’autres, presque jusqu’à nos jours.

Les ravages de 1562 furent les plus désastreux. Les cinquante grandes statues qui décoraient le soubassement intérieur et extérieur de la façade sont renversées par les calvinistes qui mutilent les trois tympans, les bas-reliefs des ébrasements des portes, décapitent les anges et les patriarches des voussures, arquebusent les hautes statues des contreforts. Un récit contemporain rapporte que l’un de ces iconoclastes, après avoir précipité en bas la Vierge et l’Ange du grand pignon de la façade, s’évertuant à démolir l’image de Dieu le Père qui en couronnait le sommet, vint s’abattre avec elle sur le parvis. À l’intérieur, le somptueux jubé du xiiie siècle est démoli et le grand Christ d’argent qui le surmonte traîné par la ville. Détruits de même, les tombeaux du cardinal de Saluces et du cardinal de Bourbon. Le trésor, les archives contenant les plus précieuses orfèvreries et les titres les plus rares sont une proie facile à la rapacité des soudards. Les pertes étaient irréparables.

Le calme rétabli, le chapitre ne put songer qu’aux réparations les plus urgentes et, en particulier, à la réfection d’un jubé dont l’ordonnance