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la cathédrale de lyon

classique, en faveur à l’époque, était loin de faire oublier les fines dentelures de celui du xiiie siècle.

Mais les chanoines du xviie et du xviiie siècle devaient poursuivre l’œuvre de mutilation. En 1706, le trumeau du portail central, surmonté d’un saint Jean-Baptiste en albâtre de Germain Pilon, fut abattu et remplacé par un arc Louis XV qui donnait passage aux pompeux cortèges du chapitre et le plus grand nombre de vitraux de la nef et des chapelles, dus à la générosité des archevêques ou des dignitaires de l’église, furent démolis et remplacés par des verres blancs à combinaisons géométriques. Vint la Révolution qui détruisit les églises Saint-Étienne et Sainte-Croix. Le trésor et le chartrier de la cathédrale furent de nouveau pillés, les autels renversés, le jubé encore une fois détruit. Le dallage avait été bouleversé pour être rendu praticable aux bœufs enguirlandés qui traînaient le char de la déesse Raison et les tombes des archevêques furent profanées. Aussi, quand, en 1802, la cathédrale fut rendue au culte, le service divin ne pouvait y être célébré et le Gouvernement désigna l’église Saint-Nizier pour servir provisoirement de cathédrale.

Cependant le chapitre presse les réparations : il fait placer au tympan du grand portail l’indigne plâtras de Maurice Gallin qui déshonore encore la façade. On garnit le pourtour de l’abside avec les boiseries de 1700 achetées à Cluny ; deux statues de saint Étienne et de saint Jean-Baptiste, œuvres de Blaise datées de 1776 et 1780, furent placées