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MILLE ET UN JOURS

Je crus alors que î’occasion était propice pour moi de dire à ce vieux médecin ce qu’il fallait penser de l’arbitraire des mesures employées contre moi :

— « Je vous prie de m’excuser, Monsieur le docteur, mais vous allez me trouver sourd à votre suggestion : il m’est impossible de demander une faveur au gouvernement allemand. »

— « Pourquoi ? »…

— « Parce que toutes les requêtes justes et raisonnables que j’ai faites ont été refusées, — quand on s’est donné la peine d’y répondre, — et Dieu sait combien de requêtes et de pétitions j’ai adressées à vos autorités depuis deux ans ! »

— « Qu’est-ce que vous avez demandé, en particulier ? »

— « D’abord, j’ai protesté contre mon internement, prétendant qu’il était contraire aux lois de me retenir captif, vu que j’étais médecin. On répondit à cela qu’on n’avait aucune preuve documentaire établissant que j’étais médecin. C’était au début de ma captivité : par l’entremise de l’ambassade américaine, je me suis procuré les certificats, diplômes, etc., tant du Collège des Médecins et Chirurgiens canadien, que de l’université dont je suis gradué, établissant que j’étais bien médecin diplômé, et médecin pratiquant régulièrement ma profession. Ces documents, comme j’en ai été informé au mois d’octobre 1914, ont été remis aux autorités compétentes, ici, à Berlin. J’ai alors réclamé ma liberté ; j’ai