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MILLE ET UN JOURS

sans encombres, et nous filions à bonne allure vers l’Angleterre, dont nous aperçûmes les phares vers 9 heures du soir.

Nous étions à l’embouchure de la Tamise ; la nuit tombait.

De toutes les bouches s’échappaient des paroles d’admiration à l’endroit de ce merveilleux service de protection, poussé sur toutes les mers du globe, sans relâche, sans répit par l’intrépide marin de la Grande Bretagne.

Nous allions franchir la ligne de réunion de deux phares puissants qui marquaient la fin de la mer fréquentée par les pirates. Les dix-sept vaisseaux de guerre, comme dans un geste d’affection s’étaient rapprochés des nôtres, oh ! très près !

Ils échangèrent quelques signaux, puis, prestement, silencieusement ils firent demi-tour et disparurent vers le large, vers la haute mer, dans la nuit, vers une autre mission de protection et d’humanité, chacun de ces braves matelots emportant avec lui l’hommage de notre reconnaissance émue et de notre admiration non mitigée.

Le 2 juillet, nous arrivions en Angleterre, et l’inspection de mes bagages, qui m’inspirait des craintes sérieuses à cause de certaines pièces écrites que j’avais apportées avec moi d’Allemagne, fut des plus simples. Le bureau d’inspection de Gravesend, où j’eus l’avantage de rencontrer quelques-uns des principaux employés, se montra excessive-