Page:Béland - Mille et un jours en prison à Berlin, 1919.djvu/229

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ment conciliant et accommodant à mon égard. On ne voulut pas retarder mon voyage vers Londres, et l’on me promit de me faire tenir le lendemain, par l’entremise du Haut Commissaire canadien, tous les papiers, documents, lettres, dont j’avais une malle complètement remplie, et ils tinrent parole.

Durant mon séjour de quatre semaines à Londres, en juillet (1918), je tiens à faire mention de trois événements dont le souvenir restera profondément gravé dans ma mémoire.

Le premier est, naturellement, la gracieuse invitation que j’ai reçue de Sa Majesté le Roi de me rendre auprès de lui, au palais de Buckingham. Le jour fixé, à midi, j’eus le très grand honneur d’être reçu par Sa Majesté avec une courtoisie, une bienveillance qui m’ont profondément touché. Je ne pus m’empêcher de remarquer, toutefois, dans les traits de sa figure, la trace des anxiétés et des inquiétudes auxquelles le souverain avait été en proie au cours de ces dernières années.

C’était au moment de cette nouvelle et terrible offensive des Allemands en Champagne. Cette offensive, — nous l’ignorions alors tout en l’espérant, — devait être le signal de la contre-offensive qui devait conduire les Alliés de succès en succès jusqu’à la culbute définitive de l’Allemagne.

En prenant congé de Sa Majesté je lui demandai la permission de lui exprimer, de la part de ses su-