Page:Béland - Mille et un jours en prison à Berlin, 1919.djvu/257

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mes, s’efforçait d’inventer une violation des droits ecclésiastiques par l’Allemagne.

Néanmoins, le chanoine Loncin fut relâché.

Vers la même époque, le cardinal Mercier eut encore à se plaindre des procédés allemands à propos d’un mandement de Carême. A la vérité, il n’y avait pour les Allemands rien de particulier à relever dans ce document d’inspiration purement religieuse, mais le mot d’ordre, nous l’avons dit, était de chercher misère. On releva donc une phrase ainsi conque : « Ni le cheval, ni le chevalier, ni la force des armées ne garantissent le succès final. Est-ce que Dieu ne peut pas anéantir en un clin d’oeil les plus telles espérances d’une nation belliqueuse en déchaînant sur elle une épidémie f C’est entre les mains de Dieu que repose le sort de la Belgique. »

Von Bissing écrivit à l’archevêque une lettre grossière où il lui faisait reproche, à l’abri de cette phrase séparée de son contexte, de vouloir soulever la population contre l’occupant.

L’archevêque répondit simplement qu’il n’avait fait, en écrivant ce mandement, qu’exercer son droit d’évêque, et que les Allemands lui avaient déjà, à plus d’une reprise, cherché querelle. Et puis, ajoutait-il, la population belge est toujours restée calme, tout le monde a pu le constater : Que me reproche-t-on de l’exciter ?

Le gouverneur général se tint coi.