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MILLE ET UN JOURS

Anvers et Bruxelles, à 5 ou 6 milles seulement de la ceinture des forts extérieurs.

On a souvent discuté, chez les critiques militaires, les raisons qui ont induit le grand état-major allemand à entreprendre le siège de cette fameuse place fortifiée. Il semble que ce qui a le plus contribué à faire prendre cette décision aux Allemands a été la nécessité où ils se sont trouvés de faire disparaître chez leur peuple la pénible impression causée par la retraite de l’armée allemande lors de la fameuse bataille de la Marne.

C’est entre le 4 et le 12 septembre que les Allemands abandonnèrent les deux rives de la Marne pour remonter sur l’Aisne, et l’attaque d’Anvers, pour les raisons mentionnées plus haut, ou pour d’autres, fut décidée et commencée vers le 26 ou le 27 septembre.

À la distance où nous sommes aujourd’hui de ces premiers faits de la guerre, il nous paraît évident que si les Allemands avaient le dessein de s’emparer de la Belgique et de la garder, ils ne pouvaient guère permettre à une ville fortifiée, comme l’était Anvers, de demeurer en possession de l’état-major belge.

Malines fut d’abord occupée ainsi que quelques villages situés au sud-est de cette ville. On s’est demandé pourquoi les Allemands avaient attaqué Anvers par ce côté. Il nous semble que s’ils avaient attaqué par l’ouest, il leur eut été beaucoup plus facile de couper la retraite à l’armée belge sur le lit-