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EN PRISON À BERLIN

toral de la mer du Nord. En effet, entre Termonde et la frontière hollandaise, il n’y a qu’une étroite lisière du territoire belge, que les Allemands, disposant alors d’énormes effectifs, pouvaient investir en un clin d’œil.

On m’a assuré que les Allemands, après avoir pris possession d’un village appelé Hyst-op-den-Berg, n’eurent qu’à faire tomber les murs d’une maison pour trouver toute prête une large base en béton sur laquelle ils purent asseoir leurs pièces d’artillerie les plus lourdes. Était-ce là une manœuvre d’avant-guerre dont on voulait profiter ? Je l’ignore. Quoi qu’il en soit, il était possible aux grosses pièces de l’artillerie allemande de bombarder, de cet endroit, les forts de Waelem, de Wavre-Sainte-Catherine et de Lierre. Ce sont ces forts qui furent les premiers détruits par l’artillerie allemande.

Tous les jours, à cette époque, nous recevions, à l’hôpital, de nombreux blessés. Chaque fois que les médecins ambulanciers nous amenaient des charges de blessés, nous nous empressions de leur demander des nouvelles, et dans chaque cas, malheureusement, les rapports étaient de moins en moins encourageants. Tel fort était détruit, puis tel autre. Nous avons eu des officiers d’artillerie retirés à peu près inconscients des forts où ils avaient été atteints par les gaz asphyxiants. Enfin, on nous rapporte que certains détachements allemands ont traversé la rivière Nette, et que bientôt les pièces moyennes d’artillerie seront en état de bombarder la ville elle-même.