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MILLE ET UN JOURS

— « Où vont-ils ? »

— « En Hollande. »

— « Et pourquoi ? »

M. Spaet lui répondit : — « C’est pour fuir le canon. »

— « Mais il n’y a plus de canon, puisque Anvers est tombée ; dites-leur de retourner dans leurs foyers, et qu’ils ne seront pas inquiétés. »

Nous redoutions les réquisitions, et c’était là ce qui nous préoccupait le plus. Le major nous laissa entendre que, pour le moment, il se bornerait aux réquisitions de chevaux. Nous lui expliquons de notre mieux qu’à Capellen il n’y avait, à bien dire, que les chevaux des paysans et qu’ils étaient indispensables pour terminer les travaux des champs… Après quelques pourparlers supplémentaires on parvint à s’entendre, et le major nous annonça qu’il serait envoyé à Capellen une seule compagnie d’infanterie, et que les officiers devraient être bien traités ; quant aux hommes, on pourrait les loger, par exemple, à la maison d’école.

Le major prussien était très anxieux de savoir dans quel état se trouvaient les forts situés dans les environs de Capellen. Nous étions sous l’impression que ces forts avaient été détruits par les garnisons au moment de l’évacuation. Afin de se rendre compte de visu, il prit deux d’entre nous avec lui dans son automobile et fit le tour des forts de Capellen, d’Erbrand et de Stabrock, pour revenir ensuite à la