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Chapitre XIV


en allemagne


Après la triste nouvelle qui nous a été communiquée, à midi au Grand Hôtel d’Anvers, le jour de mon départ, il nous avait été impossible de déjeuner, — ce qu’ici nous appelons plutôt dîner. Dans la soirée, la voix de la faim se fit entendre, et comme le train qui nous emportait, avait un wagon-restaurant, je suggérai à mon sous-officier d’y aller prendre quelque chose.

Mon compagnon et gardien ne savait pas un mot d’anglais ni un mot de français, et comme à cette époque je n’avais pas encore eu l’occasion d’avoir appris l’allemand, la conversation a nécessairement langui tout le long du voyage.

Par toutes sortes de signes et de gestes, qui devaient être souverainement comiques pour les voyageurs qui nous coudoyaient, je vins à bout de faire comprendre à mon homme qu’il fallait nous mettre quelque chose sous la dent. Au wagon-restaurant, où nous étions parvenus à nous glisser, nous ne pûmes obtenir que très peu de renseignements et d’encoura-