Mais sans jeunesse,
Mais sans richesse,
Si d’être aimé je dois perdre l’espoir ;
De mes amours, dans la prairie,
Les souvenirs seront présents ;
C’est du soleil pour mes vieux ans.
Salut à ma patrie !
Poussé chez des peuples sauvages
Qui m’offraient de régner sur eux,
J’ai dû défendre leurs rivages
Contre des ennemis nombreux.
France adorée !
Douce contrée !
Tes champs alors gémissaient envahis.
Puissance et gloire,
Cris de victoire,
Rien n’étouffa la voix de mon pays.
De tout quitter mon cœur me prie :
Je reviens pauvre, mais constant.
Une bêche est là qui m’attend.
Salut à ma patrie !
Au bruit des transports d’allégresse,
Enfin le navire entre au port.
Dans cette barque où l’on se presse,
Hâtons-nous d’atteindre le bord.
France adorée !
Douce contrée !
Puissent tes fils te revoir ainsi tous !
Enfin j’arrive,
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