Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 2.pdf/115

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Nos voix ont paru sinistres :
D’ nouveau pourtant il faudra
Crier à bas les ministres,
Les jésuit’ et cætera.
Pour son argent j’ crois qu’ la foule
A bien l’ droit d’ former un vœu ;
N’est-c’ que quand la maison croule
Qu’on permet d’ crier au feu ?
                N’ cessons pas,
Chers amis, d’ marcher au pas.

Au lieu d’ monter à la Chambre,
Nous aurions bien dû, je l’ sens,
Des injur’s de plus d’un membre
D’mander raison aux trois cents.
La Charte qu’on y tiraille
Est leur rempart ; mais, au fond,
On peut franchir c’te muraille
Par les brèches qu’ils y font.
                N’ cessons pas,
Chers amis, d’ marcher au pas.

Au château faire l’ service
Sans cartouch’s pour se garder ;
En voir donner à chaqu’ Suisse ;
En arrièr’ ça fait r’garder.
Qui rétrograde se blouse ;
Gens d’ la cour, sauf vot’ respect,
Vous risquez quatre-vingt-douze
Pour ravoir quatre-vingt-sept.
                N’ cessons pas,
Chers amis, d’ marcher au pas.