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LE TAILLEUR ET LA FÉE


chanson
CHANTÉE À MES AMIS LE 19 AOÛT, JOUR ANNIVERSAIRE
DE MA NAISSANCE
1822


Air d’Agéline (de Wilhem) (Air noté )


Dans ce Paris plein d’or et de misère,
En l’an du Christ mil sept cent quatre-vingt,
Chez un tailleur, mon pauvre et vieux grand-père,
Moi nouveau-né, sachez ce qui m’advint.
Rien ne prédit la gloire d’un Orphée
À mon berceau, qui n’était pas de fleurs :
Mais mon grand-père, accourant à mes pleurs,
Me trouve un jour dans les bras d’une fée :

Et cette fée, avec de gais refrains,
Calmait le cri de mes premiers chagrins.

bis.


Le bon vieillard lui dit, l’âme inquiète :
« À cet enfant quel destin est promis ? »
Elle répond : « Vois-le, sous ma baguette,
« Garçon d’auberge, imprimeur et commis.