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Page:Béranger - Ma biographie.djvu/244

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poursuites ; aussitôt, quittant Dupont, qui était effrayé pour moi des suites de cette nouvelle affaire, je revins à Paris, où de bonnes gens me croyaient parti pour l’étranger. Dupin s’était empressé de m’écrire qu’il allait arriver pour me défendre ; mais je crus devoir lui faire sentir que, devenu député, il n’aurait plus la liberté nécessaire à l’avocat d’un séditieux de mon espèce, qui ne voulait entendre à aucune concession[1]. Cette fois ce fut Barthe qui se chargea de

  1. Une lettre publiée par M. Dupin dans la Presse du 3 août 1857, est de nature à mettre quelque confusion dans les faits. Le texte de la Biographie n’aurait pas besoin d’éclaircissement ; mais le Moniteur même a consigné, sous la Restauration, la preuve la plus nette de ce que dit ici Béranger. Il adressa alors la lettre qui suit au journal officiel :

    « À Monsieur le rédacteur en chef du Moniteur universel.

    « Paris, le 14 novembre 1828.
    « Monsieur,

    « Un article du Journal de Rouen, relatif à l’affaire qui m’est intentée, contient tant d’inexactitudes affligeantes pour moi, que, malgré ma répugnance à entretenir le public de ce qui me concerne, je vous prie de vouloir bien en insérer la rectification dans votre prochain numéro.

    « Ce n’est pas M. Dupin qui, de lui-même, a renoncé à me défendre ; c’est moi qui, répondant aux offres empressées de son amitié, lui fis le premier des objections, fondées sur sa position actuelle de membre de la Chambre des députés. Ces raisons ne suffirent pas toutefois pour ébranler son insistance ; elles lui parurent seulement mériter d’être pesées. Mais, plus tard, une circonstance, étrangère à mes objections, vint leur donner une nouvelle force.

    « Quelques journaux avaient avancé que je n’avais fait imprimer