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Note VII. — Au titre.

Lorsqu’en 1813 cette chanson courut manuscrite, elle fut regardée comme un acte de courage, tant alors l’esprit d’opposition était éteint en France. L’auteur n’étant pas connu, on l’attribua d’abord à plusieurs personnes marquantes. Cependant la police parvint bientôt à savoir de qui elle était. Béranger, qui n’avait jamais eu l’intention d’en faire un mystère, rendit les recherches faciles. Il faut dire à la louange du gouvernement impérial que l’auteur n’éprouva aucune persécution à ce sujet et que sa petite place lui fut conservée.

Une vieille tradition veut qu’en réparation d’un crime commis par un roi de la race mérovingienne un seigneur d’Yvetot, ville de Normandie, obtint que son petit domaine fût érigé en royaume. Malgré l’autorité des critiques éclairés qui ont contesté, avec toute vraisemblance, l’authenticité de cette tradition, elle subsista fort longtemps et subsiste peut-être encore dans quelque province.

Il existe une histoire de ce prétendu royaume. (Note de Béranger.)

Il y a plusieurs histoires du royaume d’Yvetot, et on ne saurait dire à laquelle Béranger fait allusion. On peut, en effet, citer divers auteurs qui, à des points de vue différents, se sont occupés de ce royaume. Par exemple C. Malingre, in-8o, 1614 ; Jean Ruault, in-4o, 1631 ; Vertot, 1714 (Mém. de l’Acad. des Insc. et B.-Lett., IV, 728) ; le Mercure de septembre 1725 et de janvier 1726 ; Dom Toussaint-Duplessis (Descript. de la Haute-Normandie, in-4o, 1740, t. I, p. 173) ; le Journal de