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Page:Béranger - Ma biographie.djvu/332

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grands seigneurs, de quelque régime qu’ils fussent, cela non par fierté malentendue ou désobligeante pour eux, mais par un goût très-vif pour une manière de vivre toute simple et toute bourgeoise. La chanson eut du succès, et la Minerve la publia ; mais, sans le nom de M. de la Rochefoucauld, peut-être cette publication eût-elle offert quelque danger.

Dans le dernier couplet, l’auteur n’omit point de parler de la beauté extraordinaire de l’automne de 1818. On vit, dans beaucoup d’endroits, des arbres fruitiers refleurir comme au printemps. (Note de Béranger.)


Note LXXXII. — Au titre.

Qui pourrait croire qu’en 1819 beaucoup de personnes doutaient des progrès que les jésuites faisaient sourdement en France ? À cette époque pourtant, sous des noms divers, on comptait plus de trente maisons régentées par eux. Ils étaient protégés par le gouvernement occulte, à la tête duquel était le comte d’Artois.

L’atroce gouvernement de Ferdinand VII, en Espagne, avait trouvé des gens pour le louer en France.

Quant au grand homme du jour, dont il est question au troisième couplet, c’est M. Decazes, qui acheta, par ses complaisances, l’honneur d’avoir la duchesse d’Angoulême pour marraine de son fils.

La prédiction que l’auteur fit de sa chute ne tarda pas à s’accomplir. On a trop dit que la mort du duc de Berry en avait été la cause ; elle n’en fut que l’occasion. Le système de bascule qu’il inventa ou plutôt qu’il suivit avait dès longtemps fait prévoir l’impossibilité de la durée de son règne.